Colloque vendredi 23 mars 2007 "agir pour l'égalité en Île-de-France", organisé par le Conseil régional d'Île-de-France
Je ne suis arrivée malheureusement qu'en fin de matinée (ayant cours avant), et n'ai assisté qu'aux 10 dernières minutes de la première table ronde, ou plutôt des questions qui l'ont suivie. J'ai cependant ouï dire que Stéphane Roussel, DRH du groupe SFR, avait fait une intervention assez "angélique" selon laquelle chez SFR, la diversité serait une règle suivie. Toutefois, on lui a rétorqué (du public) que même si au sein des commerciaux, cela était un fait avéré, cela restait moins vrai pour les cadres : le "plafond de verre" existe bel et bien chez SFR aussi... Jérôme André, Président de l'association "HF Egalité" (défense des droits des gays et lesbiennes), a discuté des discriminations homosexuelles, et a expliqué que la campagne de communication sur le SIDA (actualité avec le SIDACTION de ce week-end) avait été ciblée dans un premier temps envers la communauté homosexuelle, puis vers la communauté africaine aujourd'hui, non pas par discrimination, mais pour mieux atteindre la cible visée.
Après un déjeuner avec un buffet bien copieux (idée à retenir pour notre prochain colloque), où j'ai fait la connaissance de Dorothée d'Aide-fédération, chargée de mission sur les discriminations dont je vous donnerai des nouvelles dans un autre post, nous avons suivi la deuxième table ronde avec mes camarades Derya et Ece. Cette table ronde a cherché des outils pour lutter contre les discriminations. Patrick Simon, chercheur à l'INED, a fait un remarquable exposé sur les statistiques utilisées comme preuves de l'existence des discriminations, et pouvant être judiciairement apportées devant les tribunaux dans des cas personnels. Il a d'ailleurs montré l'utilité des statistiques qui font passer les cas individuels isolés à un cas collectif de société dont il faut tenir compte dans les revendications et actions politiques. Jacques Bournay, statisticien et membre de l'exécutif CGT, n'était pas d'accord avec Patrick Simon, et a remis en cause non seulement l'utilité des statistiques mais aussi l'utilité d'actions au niveau national face aux discriminations, devant être traitées selon lui à un niveau local. Enfin Jean-Louis Malys, Secrétaire national CFDT, a fait le mea culpa de son syndicat où "les dirigeants sont 40 hommes blancs", et a insisté sur le besoin de remise en cause de chacun sur les discriminations "inconscientes". Les questions du public ont animé le débat entre les intervenants et notamment Patrick Simon et Jacques Bournay, que ce soit à propos des mesures de CV anonymes, ou des critères "discutables" et "non sécurisés" (question du fichage informatique et de ses dérives) pris en compte pour effectuer les statistiques.
Enfin, Lucile Schmid, Conseillère régionale, déléguée à la lutte contre les discriminations et pour l'égalité réelle, a conclu en soulignant que sous le Gouvernement de Gauche entre 1997 et 2002 les avancées dans ce domaine avaient été malheureusement trop faibles, mais un recul certain (malgré la poudre aux yeux représentée par la HALDE, critiquée tout au long du colloque aussi bien par les intervenants que le public pour sa lenteur) était notable ces dernières années. Malgré cet environnement hostile, le Conseil régional d'IdF (sous la présidence de Jean-Paul Huchon, PS) a perservéré dans la lutte contre les discriminations par l'édition renouvelée de ce colloque, mais également une action réelle avec par exemple la création en février dernier du Conseil de l'Egalité d'IdF présidé par Zine-Eddine M'Jati.
Pour ceux qui seraient intéressés, j'ai les actes du colloque sur le même sujet de 2006. M'envoyer un MP pour me les demander (à photocopier à l'association auprès de Derya)